Notre dernière innovation : le M_MAT_mycelium

Aujourd’hui nous dévoilons le M_MAT_mycelium, notre nouvelle matière alternative au cuir développée par MycaNova-Citribel.

Cette nouvelle matière, qui va habiller nos prochaines collections, est le fruit de 18 mois de collaboration intense avec les équipes de MycaNova, riches de discussions, d'essais, d'échecs et d'enseignements.

Cette nouvelle alternative au cuir répond à un cahier des charges exigeant en termes de performance et d'esthétique, et nous permet de continuer à réduire toujours davantage l'empreinte de nos sacs à main sur l'environnement.

Qu’est-ce que le mycélium exactement et pourquoi tant de monde en parle ?

Mycélium ou champignon ? Si le champignon tel que nous le concevons peut être vu comme le « fruit », alors le mycélium doit être vu comme la « racine ». Il s’agit, en réalité, d’un stade de développement du champignon qui donnera par la suite la forme visible, et parfois comestible, que nous connaissons tous.

Le mycélium, parfois appelé « blanc de champignon » en langage usuel, est un réseau de longs filaments, les hyphes, que l’on trouve en grande quantité dans la couche superficielle de terre voire à même le sol de nos forêts.

Et qu’en est-il du champignon ? Il s’agit en fait du « fruit » du mycélium, de la partie visible qui va éclore en surface.

Le mycélium est un acteur essentiel des écosystèmes où il est présent, notamment par son rôle dans la décomposition des matières organiques tombées sur le sol comme les branches ou même les troncs d’arbres. En se développant et en décomposant ces matières organiques, il contribue à alimenter l’écosystème qui l’entoure.

Mais si le monde parle de plus en plus du mycélium c’est surtout parce qu’il semble présenter un potentiel important pour l’être humain en général, avec de très nombreuses applications possibles. Par exemple des études ont montré que certains types de mycéliums peuvent permettre de décomposer des matières plastiques, en ne laissant qu’un résidu biodégradable sans trace d’éléments polluants.

Médicaments, matériaux, biocarburants, … Le potentiel du mycélium, une ressource naturelle durable et écologique, semble immense pour notre société. Et nous commençons à peine à l’explorer… 

Pourquoi nous avons choisi MycaNova ?

Il existe un grand nombre de variétés de champignons, et par conséquent un grand nombre de mycéliums différents. Et chacun présente un potentiel différent.

Mais toutes les variétés de mycélium ont cependant en commun de nécessiter des conditions spécifiques de température, d’humidité, d’éclairage, pour se développer correctement.

Pour développer le M_MAT_mycelium nous recherchions avant tout un partenaire européen, en particulier pour faciliter les échanges et limiter l’impact du transport dans nos opérations. Mais ce que nous avons trouvé auprès de MycaNova a largement dépassé ce seul critère géographique.

Derrière MycaNova, une jeune entreprise de matériaux pour la mode, se cache en réalité une société plus que centenaire et détentrice d’un savoir-faire industriel unique : la société belge Citribel.

Citribel est un leader mondial de la production d’acide citrique. A la différence de nombreux acteurs de son industrie, Citribel a développé une technique vertueuse et circulaire pour produire son acide citrique, dans lequel la production de mycélium est un merveilleux bénéfice collatéral.

Pour produire de l’acide citrique, Citribel utilise comme ingrédient principal de la mélasse, un co-produit abondant des raffineries de sucre, notamment très présentes dans le nord de la France et en Belgique. Le sucre encore contenu dans cette mélasse va servir d’aliment à des souches de champignons sélectionnées avec soin depuis plusieurs décennies par Citribel. Placées dans des conditions optimales de température et d’humidité, les spores de champignon vont se nourrir du sucre pour se développer sous la forme de mycélium, en produisant de l’acide citrique dans l’opération.

Par ce processus de fermentation circulaire, Citribel produit chaque jour l’équivalent de 6 terrains de football de mycélium. Cette ressource abondante, un co-produit longtemps peu valorisé, est désormais l’ingrédient principal de MycaNova pour développer des matières alternatives au cuir.

Citribel a par ailleurs investi depuis plusieurs années pour réduire son empreinte sur l’environnement. Ainsi, depuis 2021, une centrale de cogénération d’électricité et de vapeur, qui recycle la chaleur dégagée lors des opérations de fermentation et de raffinage de l’acide citrique, permet à Citribel de réduire considérablement son besoin extérieur en énergie.

Le mycélium collecté par Citribel est ensuite séché et réduit en poudre. La suite du processus va alors se dérouler en Italie dans la région de Milan, où MycaNova dispose d’une équipe de spécialistes dans les matières textiles et d’une unité de développement et de production.

Le M_MAT_mycelium en détails

Le M_MAT_mycelium est le fruit de notre collaboration avec les équipes de MycaNova pour améliorer les performances d’une référence déjà existante de leur matière innovante.

A l’image de tous les matériaux alternatifs au cuir performants qui existent actuellement, notre matériau repose sur une base textile, le « backing », qui va contribuer à lui donner sa tenue et ses performances physiques.

Pour nous permettre d’appliquer au plus proche certaines techniques maroquinières traditionnelles, nous avons opté pour un backing en microfibre de nylon recyclée, proposé par un acteur de référence. Ce matériau nous apporte une performance et une durabilité optimales, tout en permettant à nos artisans maroquiniers de déployer leurs techniques et leur savoir-faire exceptionnels.

Sur cette base textile est ensuite appliquée une enduction, le « coating ». Cette couche est formée par une résine, mélange de poudre de mycélium séché et d’agents liants en Bio-Polyuréthane (Bio-PU). Cette résine est déposée en fine couche sur le backing pour former la matière finale.

En travaillant en amont sur la résine à l’aide de pigments, nous pouvons personnaliser la matière finale afin d’obtenir des coloris très spécifiques, propres à MAES Paris. Et lors de la phase d’enduction, nous pouvons également ajuster le rendu final souhaité pour proposer différents grains et différents niveaux de brillance.

Puisque nous évoquons le Bio-PU, il nous semble très important de le faire avec le plus de précision possible. Car sous l’étiquette Bio-PU se cachent des réalités très contrastées. Le Bio-PU est une base de polyuréthane dans laquelle les éléments fondamentaux ont partiellement été remplacés par des bio-composants, issus de matières naturelles ou de déchets agroalimentaires non-comestibles (comme la bagasse de canne à sucre ou l’huile de ricin par exemple). Il n’existe pas aujourd’hui de Bio-PU industriellement viable qui présente 100% de bio-composants, et le terme « Bio-PU » est souvent utilisé à tort pour désigner des matières ne contenant qu’un faible pourcentage de bio-composants. En ce qui concerne le M_MAT_mycelium, les bio-composants représentent 60% du total.

Si notre but est bien évidemment d’atteindre 100% de bio-composants le plus vite possible, le M_MAT_mycelium dans sa configuration actuelle nous permet déjà de réduire de 13% l’empreinte carbone de nos sacs à main par rapport à nos matières précédentes et près de -70% par rapport à la moyenne théorique des sacs de taille similaire.

Les 18 derniers mois, pendant lesquels nous avons développé le M_MAT_mycelium et travaillé sur nos nouveaux coloris, ont été une aventure extraordinaire.

Nous sommes fiers que les premiers modèles fabriqués avec cette nouvelle matière soient désormais disponibles et pour cela, nous remercions toute l’équipe MycaNova pour son travail acharné et son soutien sans faille.